Abstract:
Avec près de cent-cinquante affiliations recensées au PDRS, les candidat-e-s au doctorat en sociologie sont toujours plus nombreux. Dans le même temps, les postes dans l'enseignement supérieur et la recherche de pointe se raréfient, nous dit-on. Pourtant, à voir la liste des alumnis PDRS, bon nombre d'entre eux travaillent dans ces secteurs, avec des positions plus ou moins stables. D'autres choisissent une autre voie. Reste que la question des débouchés professionnels hors du monde académique se pose avec toujours plus d'acuité, pour les uns comme pour les autres. Mais aucune enquête n'existe à ce jour sur ce que sont devenu-e-s les docteurs ayant soutenu leur thèse depuis 2005, date de création du PDRS. Il s'avère dès lors difficile d'apprécier quelles sont ces perspectives de carrière hors de l'Université, et le précariat dans lequel vivent parfois, de longues années durant, des personnes pourtant hautement qualifiées n'incite pas à l'optimisme. Certain-e-s trouvent de l'emploi à l'étranger, avec ou sans bourse post-doctorale ; d'autres alternent les mandats d'études, parfois à leur compte, parfois au titre d'armée de réserve intellectuelle à la disposition de professeur-e-s stabilisé-e-s. D'autres encore parviennent à saisir les opportunités que leur offre un marché du travail non académique qu'en réalité, on connaît mal, et ce pour y faire valoir les compétences acquises lors du travail de thèse. Compétences génériques, bien sûr, créativité intellectuelle, esprit de synthèse, goût pour la rédaction, mais surtout compétences scientifiques, méthodologiques et empiriques en sociologie. Comment se débrouiller dans la vie à l'heure où une carrière académique s'avère un projet toujours plus aléatoire ? Telle est la question que nous voudrions aborder lors de cette table ronde à laquelle participeront quelques docteur-e-s en sociologie, alumnis PDRS invités à partager leur expérience avec des doctorant-e-s dont beaucoup seront sans doute présents à Berne lors du prochain Congrès helvétique de la profession.
http://sociologie.cuso.ch/activites/detail-cours/item/courses/comment-valoriser-hors-du-monde-academique-les-competences-acquises-lors-du-travail-de-these/
Points abordés lors de la table ronde: Choix du sujet de thèse : pour quelles raisons avoir débuté une thèse ? Et comment votre sujet de thèse a-t-il été choisi ? En fonction de perspectives de carrière ultérieures, et si oui, lesquelles ? En prenant en compte, ou non, la possibilité de faire valoir l'intérêt du sujet choisi pour la thèse sur le marché du travail non académique ?
Faire sa thèse : dans quelles circonstances, à la fois professionnelles (assistant-e ? candoc ? en emploi hors de l'université ? à temps plein ou à temps partiel ? etc.) et personnelles (ayant ou non charge de famille ? En pouvant ou non s'appuyer sur des soutiens extérieurs ? En l'achevant ou non dans le temps prévu ? etc.). Avez-vous réalisé votre thèse ? Quelles ont été les principales difficultés à surmonter ? Les surprises auxquelles vous ne vous attendiez pas ? Les conseils que vous pourriez donner à d'actuel-l-es doctorant-e-s ?
Compétences acquises à l'occasion de la thèse : quelles sont les compétences théoriques, méthodologiques et empiriques que ce travail de thèse vous aura permis d'acquérir et/ou de développer ? Auriez-vous pu acquérir ces compétences par d'autres voies, et si oui, lesquelles ? Quant à vos compétences dites « génériques » (soft skills), estimez-vous les avoir accrues à l'occasion de la préparation de votre thèse, et si oui, comment (programme cuso ? autre ? etc.).
Parcours de thèse : au fur et à mesure que vous progressiez dans votre thèse, vous êtes-vous posé-e la question de votre avenir professionnel dans ou hors du monde de l'enseignement et de la recherche ? Si non, pour quelles raisons, et si oui, en quels termes ? Et auprès de qui avez-vous, le cas échéant, cherché des réponses à vos questions ?
Après la soutenance : quel a été votre trajectoire professionnelle depuis l'obtention de votre doctorat ? Quels emplois avez-vous occupés jusqu'ici ? Avec quel statut ? En passant, ou non, par des périodes au chômage ? Des séjours à l'étranger ? Et, plus généralement, avec quel « projet de vie » sur le plan personnel comme professionnel ? Surtout, en ayant ou non le sentiment de valoriser les compétences acquises lors du travail de thèse ? Et, si oui, quelles compétences plus particulièrement ?
Bilan provisoire : rétrospectivement, comment évaluez-vous, sur le plan personnel comme professionnel, ce que vous a apporté le fait d'avoir réalisé cette thèse et d'être désormais titulaire d'un doctorat en sociologie ? Si c'était à refaire, le referiez-vous, ou non, et pour quelles raisons ? Et quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait se lancer aujourd'hui dans la préparation d'une thèse dans notre discipline ?
Intervenant-e-s de la table ronde: Monica Aceti est chargée de cours en sociologie du sport à l'Unité Sciences du Mouvement et du Sport de l'Université de Fribourg (depuis 2007) et engagée actuellement à 50% comme ingénieure de recherche dans l'équipe de recherche sport et science sociale de l'Université de Strasbourg. Elle est également rattachée comme collaboratrice libre à l'IUHMSP de Lausanne.
Claire Balleys travaille à la valorisation des résultats de sa thèse, notamment par la mise sur pied d'une activité cherchant à développer l'éducation aux usages d'Internet en Suisse. Elle organise des formations continues à l'attention des professionnels de l'éducation et des actions de préventions auprès des adolescents. Parallèlement à ces activités, elle est à la recherche d'un poste qui lui permettrait de développer ce champ de compétences.
Angélique Fellay travaille dans le domaine des ressources humaines au sein d'une entreprise industrielle internationale (TESA), membre du groupe Hexagon Metrology, active dans le domaine de la métrologie (fabrique des instruments de précisions destinés à d'autres industries). Elle y occupe la fonction de HR Generalist et est en charge du recrutement, de la formation continue et des projets RH.
Olivier Moeschler occupe au sein de l'Office fédéral de la statistique, et à côté de ses activités académiques, le poste de responsable du domaine ""culture"". Son domaine d'activité est la statistique culturelle (à ce jour: bibliothèques, film/cinéma, pratiques culturelles, financement de la culture).
George Waardenburg est conseiller scientifique au Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) dans l'unité ""Stratégie et Planification"". L'unité « Stratégie et Planification » du SEFRI est en premier lieu responsable de la préparation du Message FRI du Conseil Fédéral, jusqu'y compris son adoption aux Chambres.
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